Formations au numérique: un grand potentiel subsiste

Les futurs responsables d’exploitation sont-ils armés pour les tâches numériques? Jeanine Ammann et Nadja El Beni de l’institut de recherche Agroscope ont creusé cette question en soumettant un sondage aux étudiantes et étudiants ainsi qu’à leurs enseignants de cours de gestion d’entreprise  en Suisse. Les personnes interrogées s’accordent sur l’importance des technologies numériques aujourd’hui et de leur plus grande importance encore à l’avenir. Leur niveau d’aisance dans le domaine numérique oscille fortement d’école en école. Près de la moitié des étudiantes et étudiants (47 %) mentionnent que dans le cadre de leur formation, aucune technologie numérique n’aurait été traitée. C’est pourquoi cela ne surprend pas que les étudiantes et étudiants ne soient que d’un niveau moyen dans la manière de se se sentir préparés au quotidien vis-à-vis des technologies numériques. Les personnes interrogées qui se sont estimées mal préparées ont cité comme raison principale que les technologies n’ont pratiquement pas voire pas du tout été enseignées dans la formation. Il manquait également des exercices pratiques ou une capacité de mise en pratique. 

Les contenus d’apprentissage les plus importants selon les étudiantes et étudiants informés sur les contenus numériques sont, selon le sondage, les GPS, les robots, la surveillance des animaux, ka gestion du troupeau de même que le calendrier des cultures numérique. Nombre d’entre eux se procurent eux-mêmes ces informations. Pour que leurs propres recherches soient bien plus prépondérante que les conseils (qui ont d’ailleurs été relégués à la fin du classement), il existe donc, selon les auteures de l’étude, encore beaucoup de marges de progrès dans l’enseignement scolaire.

Les futurs responsables d’entreprise voient aussi du potentiel dans les technologies numériques. 70% des personnes interrogées qui dirigent déjà une ferme ont l’intention d’utiliser davantage de technologies numériques à l’avenir. Seluement 10% d’entre elles ne le souhaitent pas.

Les auteurs ont adressé ce sondage en ligne à 25 centres de formation. Dix-huit d’entre eux ont répondu. Au total, 150 personnes y ont participé, parmi lesquelles 109 étudiantes et étudiants de même que 41 enseignantes et enseignants. Les auteures attirent l’attention sur le fait que le sondage ne serait pas représentatif, certains centres de formation ayant participé plus intensément que d’autres. Les résultats donnent cependant une idée qu’il existe de grandes disparités régionales sur cette question.
 

Jonas Ingold, LID

Le rapport relatif à ce sondage a été publié dans Agroscope Science 131/2022 (documet en langue allemande)