Logisitque et manque de matières premières: les problèmes perdurent

«Le marché mondial des machines agricoles s’est développé positivement au cours des derniers mois dans tous les pays importants avec des croissances significatives et la demande globale est à nouveau très haute comme auparavant», a déclaré Alessandro Malavolti, président de la fédération italienne des constructeurs de machines agricoles FederUnacoma à l’occasion du salon Eima à Bologne (Italie). M. Malavolti considère cependant que la tendance de croissance des prochains mois pourrait être fortement freinée compte tenu des difficultés rencontrées dans la logistique et des coûts croissants de matières premières.

Ainsi, la valeur locative des containers sur les principales routes maritimes en septembre se serait envolée de 292 % par rapport à l’année dernière. L’augmentation du coût des matières premières, qui dure déjà depuis quelques mois, a encore particulièrement crû au cours du mois de septembre. Ainsi, les prix de l’acier laminé à chaud a explosé avec 234 % d’augmentation et les prix du polyéthylène ont, eux, progressé de 160 %.

Selon M. Malavolti la crise des matières premières surgit en raison d’une stratégie politique précise de la Chine, contre laquelle il est difficile de prendre des contre-mesures. «La Chine a réduit ses exportations d’acier et de fer, afin de satisfaire la demande en forte croissance de son marché interieur. Par conséquent, le prix d’achat des livraisons aux constructeurs de machines agricoles en Italie et à l’étranger a grimpé en flèche», a indiqué le président de FederUnacoma.

Le problème n’est pas spécifique à l’Italie, mais touche l’ensemble du secteur du machinisme agricole à travers le monde. Cette industrie doit également se préoccuper de la pénurie de ferrosilicium, indispensable à la construction de puces électroniques et semiconducteurs, intégrés à de nombreuses machines agricoles. Selon l’analyse de données du service d’informations financières américain Bloomberg, la carence en silicium ont conduit à une augmentation des prix de 300 % en moins de deux mois.

Ces phénomènes ont des conséquences, selon Alessandro Malavolti: «A l’heure actuelle, les entreprises de machines agricoles italiennes peuvent toujours honorer les commandes, bien que les livraisons et l’utilisation des fournitures soient plus onéreuses.» FederUnacoma estime cependant que si la situation perdure, l’autonomie des constructeurs de matériels agricoles ne sera que de six à huit mois.

röt