Le high-tech contribue à la durabilité

L’ASETA, Agrotec Suisse et Agro-entrepreneurs Suisse montrent lors d'une conférence de presse commune que l'on réduit de manière significative la quantité de produits phytosanitaires pulvérisée en utilisant les technologies de pointe.

20.05.2021

Lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Pierrafortscha, près de Fribourg, l'Association suisse pour l'équipement technique de l'agriculture (ASETA), Agrotec Suisse et Agro-entrepreneurs Suisse ont présenté l'état actuel des équipements agricoles et regardé vers l'avenir.

«Tant les pulvérisateurs que les produits synthétiques sont constamment perfectionnés, les quantités épandues diminuent et des méthodes  sont régulièrement testées et mises en pratique», a dit Werner Salzman, président de l'ASETA et conseiller aux Etats. En outre, les agricultrices et les agriculteurs ne pulvérisent pas des doses démesurées, mais travaillent avec des seuils de tolérance. Néanmoins, on ne mentionne le plus souvent que les effets négatifs lors des débats publics. Les points positifs incontestables, tels que la sécurité alimentaire, sont passés sous silence.

«La question de l'évolution rapide des pulvérisateurs ces dernières années est elle aussi rarement abordée», a poursuivi Werner Salzmann. L'agriculture intelligente est particulièrement développée dans le domaine de la pulvérisation. Le président de l'ASETA a notamment cité l'exemple des pulvérisateurs conçus de sorte que le dérive soit la plus réduite possible. Grâce à la mesure du vent, les buses peuvent être commandées de manière à corriger les facteurs météorologiques.

Le concept de culture «Spot Farming» permet, quant à lui. de distinguer les adventices des plantes en temps réel durant le passage, et d'appliquer ensuite les produits de manière ciblée. «La pulvérisation est aujourd'hui un secteur hautement high-tech. Ces technologies devraient rendre à terme les interdictions actuelles inutiles», a déclaré Werner Salzmann.

Jörg Studer, président d'Agrotec Suisse, l'association des employeurs de la branche du machinisme agricole, a affirmé que la si souvent évoquée agriculture 4.0 est de fait aussi la mécanisation agricole 4.0. De nombreuses technologies sont utilisées de nos jours dans l'agriculture suisse. Elles comprennent les systèmes d'informations géographiques, les stations météorologiques sur les champs, le recours aux données fournies par les satellites, la commande d'installations d'irrigation intelligentes et de méthodes alternatives de préparation du sol. Jörg Studer a assuré que la technologie est très développée en Suisse par rapport à l'étranger, et que la bonne couverture du réseau y contribue largement.

On est pionnier dans l'introduction des nouvelles technologies, en particulier dans les domaines de la pulvérisation et des procédés d'application, a expliqué l'hôte du jour Fernand Andrey, agriculteur et vice-président d'Agro-entrepreneurs Suisse. Ainsi, la première machine «ARA» du constructeur Ecorobotix a été étrennée par son entreprise de travaux agricoles. L'entrepreneur fribourgeois a confié qu'il parvenait à lutter contre les adventices très précisément avec cette machine qui les reconnaît via un dispositif multicaméra à haute définition et ouvre ensuite de manière ciblée l'une de ses 156 buses: «J'économise aussi jusqu'à 95% d'herbicides si j'utilise la machine <ARA>, au lieu d'effectuer un traitement sur toute la surface du champ.»

Le prix d'achat de ce type de machines est très haut. Seul un taux d'utilisation élevé permet de les amortir, et cela constitue un avantage pour les agro-entrepreneurs, selon Fernand Andrey. Les machines sont bien, voire très bien, utilisées et peuvent être renouvelées à des intervalles plus rapprochés, et c'est la raison pour laquelle elles sont à la pointe de la technologie. «De surcroît, la concurrence sur le marché incite chacun à investir dans l'équipement le plus actuel et durable.» Agro-entrepreneurs Suisse cherche en ce moment à élaborer un label de qualité pour la pulvérisation professionnelle. «De la sorte, les agro-entrepreneurs certifiés devraient à l'avenir justifier d'équipements à jour et de formations continues régulières», a conclu Fernand Andrey. lid

Sur la photo, de gauche à droite: Roman Engeler (directeur de l'ASETA), Werner Salzmann (président de l'ASETA), Jörg Studer (président d'Agrotec Suisse) et Fernand Andrey (vice-président d'Agro-entrepreneurs Suisse). Photo: Jonas Ingold, LID